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Bourges, ici Bourges...
5 septembre 2010

La rentrée de Matthieu

Ayé, c'est fait! Matthieu a fait sa première rentrée... Et nous aussi, en quelque sorte!

Il était très impatient depuis la visite de l'école, au mois de juin. L'endroit ne lui était pas inconnu puisqu'il lui arrivait fréquemment d'aller y conduire ou y chercher Lilou, une des petites filles gardées avec lui chez "Mamie Nounou". Autant dire que le lieu rimait pour lui avec plaisir, 3 p'tits tours de toboggan et puis s'en va.

 

Jeudi 2 septembre au matin, il était sur le pied de guerre, d'humeur charmante, gai et impatient de prendre enfin le chemin de l'école.

 

 


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En guise de pré-rentrée, il était prévu une réunion d' une heure passée dans la classe de Matthieu, parents et enfants tous à la même enseigne (assis sur des petites chaises de 20 cm de hauteur!). L'occasion pour la directrice qui est aussi la maitresse de cette classe de petite section, de nous dire dans les grandes lignes ce qu'il y avait à savoir sur la nouvelle vie de nos enfants. L'occasion pour nous de nous dire que décidément Matthieu est vraiment très très très très très grand pour son âge et aussi que décidément, la politesse bigre, ça se perd... je n'ai même pas (pu) compter combien de parents sont arrivés en retard, voire très très en retard, sans avoir l'air du tout d'arriver en retard (si vous voyez ce que je veux dire).

Bref, venons en au fait, au vif du sujet, à ce qui vous intéresse, au héros quoi!

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Après cette heure passée dans la classe, à avoir vu tous les livres, la mini cuisine et sa dinette garnie, l'aquarium et ses poissons rouges délavés, le petit ordinateur là bas tout au fond, les légos, etc etc, puis fait un petit tour de balançoire avec un grand de grande section, Matthieu était bien impatient de faire sa VRAIE rentrée, bien que son opinion sur l'école soit un peu floue. A Hélène et Manami (je vous raconterai après) qui l'ont interrogé à notre retour de cette pré-rentrée, il a répondu quelque chose dans le genre "y a trop de petites filles à l'école".

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Vendredi matin, c'était le vrai D-day en fait! En arrivant dans sa chambre à 7h30 avec son biberon, et en le regardant dormir d'un sommeil paisible et profond, je pensais que le réveil allait être dur. Que nenni! Après lui avoir prodigué de douces caresses sans le faire bouger d'un cheveu, après lui avoir tendrement chuchoté des mots magiques sans faire frémir la moitié d'une de ses oreilles, j'ai fini par le secouer un petit peu et là.... Matthieu s'est dressé d'un bond sur son séant, les yeux grands ouverts, et s'est exclamé: "On va à l'école Maman????"

 

Rassurée par son enthousiasme, je l'ai préparé, nourri, débarbouillé, équipé. Nous avons dit au revoir à son papa, et sommes partis pour la vraie vraie rentrée.

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PendDSC07145ant tout le trajet, mon grand p'tit bonhomme m'a répété "j'suis content d'y aller à l'école Maman", ce à quoi je répondais fièrement "moi aussi mon bonhomme je suis contente". Arrivés là bas, nous avons déposé son cartable Barbapapa au petit porte manteau étiquetté à son nom. Dans le couloir c'était un peu la cohue et à l'entrée de la classe, la maitresse épinglait chaque enfant d'un badge à son nom aussi. J'ai contourné le barrage pour conduire Matthieu un peu plus loin dans la classe. Les tables avaient été rassemblées, certaines en rond, d'autres en rectangle, avec différents ateliers. Quelques enfants déjà installés jouaient tranquillement. J'invitais Matthieu à faire de même, mais à part répéter "non mais maman tu restes avec moi, non mais maman tu restes avec moi", je n'avais pas l'impression que son cerveau était connecté sur ce que j'essayais de lui dire!

J'appelais donc l'ATSEM (une dame qui aide la maitresse dans les activités de la classe), et je lui demandais de l'aide pour décrocher Matthieu de ma jambe. Il m'a semblé à cet instant précis que pour lui comme pour moi, il valait mieux abréger... Je l'ai entendu lui proposer d'aller faire un dessin pour papa et maman. Elle l'a pris dans ses bras et l'a emmené au fond de la classe. En sortant j'ai réussi à trouver un petit coin de vitre pour l'observer sans être vu. Elle l'a assis à une grande table et l'a laissé le temps d'aller chercher une autre petite fille qui pleurait. Il regardait partout, l'air un peu inquiet, mais sans une larme ni un sanglot. Ensuite il a vu la dame revenir vers lui et il a eu l'air soulagé. Je suis partie sans attendre la suite, impatiente d'être à midi.

 

Nous étions un peu en avance, Patrice, Marine et moi, pour aller chercher Matthieu. Lorsqu'il est sorti de la classe, un petit dessin à la main, il nous a cherché du regard puis dès qu'il nous a vu il a dit sur un ton tout penaud "Je suis triste Maman". Un instant j'ai pensé que sa rentrée était ratée... jusqu'à ce qu'il rajoute "je veux rester à l'école"!

 

Pas le temps d'interroger la maitresse, qui a juste lancé à la cantonade un "pas de pipi culotte ce matin", puis "nous avons ramassé des noisettes dans la cour de récréation, est ce que tous les enfants ont le droit d'en manger?".

Dans la voiture, je l'ai assommé de question, et j'ai fini par lui demander si il en avait marre de mes questions. Il m'a dit "oui", alors j'ai dit "ok j'arrête de te poser des questions", puis il m'a supplié de continuer alors j'ai continué!

Nous avons réussi à savoir que la maitresse s'appelait "cot colet" (ce qui nous ennuie c'est que nous savons qu'elle s'apelle Colette, nous savons aussi que nous avons appris à Matthieu qu'une poule fait "Cot cot cot colète", mais que nous ne savons pas du tout si le lien qu'il fait entre les deux vient d'une blague de la maitresse pour détendre l'atmosphère, ou du sensationnel penchant pour les associations d'idées de Matthieu...). Et aussi qu'il avait fait pipi dans des toilettes "tout petits".

 

En tous cas, sûr de sûr, il voulait y retourner l'après midi. Ce n'était pas vraiment dans nos projets, alors nous lui avons bien expliqué en quoi ça consistait et surtout qu'il faudrait qu'il y fasse la sieste. Cette année, pas de possibilité de lui faire faire la sieste à la maison et de l'emmener après.

Pas refroidi pour un sou par nos explications, Matthieu a décrété qu'il ferait dodo à l'école. Pendant que je marquais en catastrophe son doudou (Dot pour les intimes), je l'entendais seriner sa petite soeur de "Moi je vais faire dodo à l'écoleuhhhh" chantés gaiement. Une fois en voiture, il était un peu plus silencieux. Lorsqu'on en est descendu, il m'a dit "mais moi je vais pas faire dodo hein maman?".

Arrivés devant sa classe, il n'y avait personne. Dedans non plus... Je lui ai fait déposer son sac à dos à la patère, sortir Dot (il commençait à en avoir vraiment besoin) et nous nous sommes dirigés vers la salle de repos. L'ATSEM du matin en sortait et quand elle a commencé à tendre les bras à Matthieu il a éclaté en sanglots, de vrais gros sanglots, ses petits bras tout serrés autour de mon cou. J'ai bien pensé une fraction de seconde à lui dire qu'on rentrait. Après tout, nous avions toujours dit qu'au départ il n'irait que le matin... Mais je me suis dit qu'il serait déçu, très déçu de ne pas être resté. Alors j'ai essayé de le rassurer, ce qui n'était pas très facile avec l'ATSEM qui l'attendait en alternant les "aller viens Matthieu, tu étais bien gentil ce matin" et les "Chhhhhutttt, il ne faut pas réveiller les autres enfants". J'ai fini par le détacher de moi, et elle l'a emmené dans ses bras dans la pièce noire où je ne sais combien de petits étaient déjà couchés.

 

J'ai attendu qu'elle ressorte pour lui demander si Matthieu s'était arrêté de pleurer. Elle m'a répondu oui sans pour autant me rassurer: en le mettant sur son lit elle a du lui dire une nouvelle fois de ne pas réveiller les autres. Il s'est arrêté net, certainement impressionné par son ton. Je l'ai imaginé tout pétrifié, serrant fort son doudou dans ses bras, et j'ai filé le gros gros.

Elle a quand même pris le temps de me dire que le matin Matthieu avait été très agréable, et que c'était un petit garçon très souriant.

 

C'est Patrice qui est allé le chercher à 16h30. Visiblement pas traumatisé, il est revenu enchanté en disant qu'il voulait aller à l'école tous les jours, et qu'il ne voulait plus aller chez Mamie Nounou!!! Ainsi soit il......

 

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